La 8 ème promotion a perdu après notre camarade PALIN en Aout un autre camarade expatrié au Maroc.
Son décès a été rapide (arrêt cardiaque) au volant de sa voiture. C'est à partir d'un message sue Facebook de la 21 promotion que j'ai pu contacter celui ci qui avait reçu ce message d'un regiment de HYERES (dernière garnison en 86). En temps que responsable social à l'amicale des AEIT , je prends l'affaire en main pour retrouver le maximum d'informations (adresse, date de sepulture). Je contacte donc nos camarades SUISSES ( ASSAILLIT et VITUS) qui grâce à leur listes de MAILS de la 32 diffusent l'info à l'ensemble de la 32. Aussitôt des camarades de Jean Marc se manifestent et prennent l'affaire en Main car je ne dispose pas d'un reseau internet fiable (clé 3G) .
Notre camarade LAMY (Bretagne)et Philippe GARCIA (présent pour des raisons professionnels au MAROC) récoltent les infos complêtes. Philippe GARCIA se met aussitôt au service de la famille et son premier contactavec l'epouse a été un reel réconfort quand il a prononcé le mot "issoirien'".
Voici maintenant les mails qu'il nous a envoyés:
Jean Marc repose eu cimetière européen d’Agadir.
Pas de cérémonie religieuse et une inhumation en petit comité, avec son épouse, un couple d’amis français vivant comme eux à Tiznit (90km au Sud d’Agadir), et quatre familles marocaines.
Ses amis ont prononcé des mots qui nous ont rappelé l’excellente journée qu’ils passaient encore la veille ; j’ai prononcé un hommage en notre nom à tous (ci-dessous) ; enfin, une prière a été récitée.
« Madame NITARD, Sonia, fille de Jean Marc, qui n’a malheureusement pu être présente, mesdames messieurs les amis de la famille, je souhaite prononcer quelques mots en ce moment solennel.
En tant qu’officier supérieur de l’armée française à la retraite, je salue respectueusement et fraternellement le souvenir d’un homme qui a consacré toute sa carrière à la Défense, comme sous officier de l’armée de terre puis comme personnel civil des armées.
Je voudrais aussi, au nom de la 8ème promotion de l’Ecole d’Enseignement Technique de l’Armée de Terre d’Issoire à laquelle nous appartenions tous deux de 1970 à 1973, adresser à notre camarade de promotion et à sa famille une pensée affectueuse.
Depuis ce triste mardi 10 septembre 2013, les messages d’amitié et de solidarité affluent, de la part de ceux qui l’ont connu au gré de ses affectations en Allemagne, à Metz, à Marseille et à Hyères.
Les hommages nous parviennent aussi, de France, d’Afrique ou de l’autre côté de la planète en Polynésie, de la part d’Issoiriens qui n’ont pas oublié cet excellent camarade qu’ils ont quitté un jour de l’été 1973, pour rejoindre la première affectation de leur carrière, une carrière pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui achevée. Des hommages d’amitié, de considération et de gratitude pour le camarade disparu. Des mots de condoléances et de soutien à la famille, avec une pensée particulière pour vous, madame, et pour Sonia.
Malgré le temps qui a passé, malgré cette séparation de quatre décennies sans jamais s’être revus, nous n’avons pas oublié.
En 1970, Jean Marc fit partie de ceux qui nous aidèrent à prendre nos marques aux premiers jours d’une vie militaire qui, quelle qu’en fut la durée, marqua nos vies d’homme. D’une marque indélébile.
Du haut de ses seize ans, il le fit avec cette sagesse, cette sérénité, cette lucidité, mais aussi cette espièglerie bienveillante et cet humour chaleureux que lui avaient donnés ses cinq années déjà passées sous l’uniforme, en école d’enfants de troupe. Il le fit aussi et surtout avec toutes ses belles qualités de cœur dont nous gardons encore aujourd’hui, si longtemps après, un souvenir ému et profond.
Cher Camarade, au moment où ton corps est mis en terre, je ressens, au nom de notre fraternité d’armes, un insigne honneur d’être aujourd’hui à tes côtés.
Je ressens aussi comme un privilège de l’être au nom de notre promotion d’Issoiriens dont la plus grande des richesses est l’extrême variété de nos différents parcours. Des parcours qui, pour ceux qui t’ont côtoyé, ont tous commencé un jour de septembre 1970, adolescents dans nos chambrées où, grand ancien que tu étais aux yeux de nous tous, tu nous prodiguais spontanément et bienveillamment des conseils de notre vie courante militaire. Des conseils à l’époque si importants pour notre quotidien. Des conseils qui font partie des tout premiers jalons de nos vies d’adulte. Un souvenir de toi qui nous rappelle la puissance de tout commencement.
Enfin, je suis très heureux et très ému, et tous les camarades de promotion le seront avec moi, de voir aujourd’hui tes amis marocains auprès de toi et autour de ta famille. Leur soutien, leur disponibilité et leur aide envers ton épouse ont été immédiats et spontanés. Je salue la grande noblesse d’âme de ces personnes, en leur adressant des mots de paix universels que tu partages, j’en suis sûr: « Allah y berkfikoum ; Allah y Aounkoum »
Que ton repos soit paisible, cher camarade »
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sans oublier ..ce moment attendrissant et poignant, lorsque, au moment de fermer le cercueil, Marie Christine sonorisa le message que lui a envoyé le bureau. Un message dans lequel des mots d’amitié étaient dits et un chant était dédié à notre camarade.
Depuis hier, les sms de solidarité affluent vers elles, de la 8 et des autres promos. Merci à tous.
Merci encore à vous chers camarades du bureau, dont notamment Rdz, pour votre dévouement et votre travail exceptionnels à entretenir le souvenir de notre école et à agir au profit de cas douloureux.
Merci à ceux de la 8/32 qui, par leur présence régulière sur la toile entretiennent les braises.
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Tombe de LYAUTEY | |
Depuis mardi dernier, jour de son décès, son épouse Marie Christine a fait face, courageusement, à toutes les démarches administratives qui ne sont pas simples quand on est étranger, en cours de renouvellement de carte de séjour, vivant à 90 km d’Agadir et devant être inhumé ailleurs que dans sa ville de résidence. Les autorités ont cependant largement facilité tout cela : le commissaire, le caïd, le procureur du Roi et le directeur des services de santé.
Jean Marc et son épouse, Marie Christine, avaient tissé de beaux liens d’amitié avec des amis marocains qui se sont montrés formidables. Confrontée, pour tous les paiements liés aux obsèques, à un problème de transfert de liquidité dans cette ville éloignée, Marie Christine a pu immédiatement et spontanément compter sur l’aide d’une amie sur place qui a fourni toutes les liquidités. Forcée à devoir quitter le Maroc pour rejoindre sa mère et pouvoir y vivre de la petite retraite de Jean Marc, Marie Christine s’est vu spontanément offrir par son propriétaire, Hassan, une réduction de son loyer qui lui permettra, dans notre tradition chrétienne, de rester auprès de la tombe de Jean Marc !. Beaux exemples de tolérance à méditer de ce qu'est la cohabitation des religions ici au Maroc, terre d’Islam, dont le Roi est descendant direct du prophète.
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Jean Marc repose dans une petite palmeraie nichée dans un thalweg qui, 2 km plus bas, débouche dans la baie d’Agadir.
Un endroit éloigné mais un lieu qui n’est pas isolé tant il abrite de témoins, certes anonymes, mais témoins et malheureusement victimes d’histoires exceptionnelles.
En contre bas de sa tombe, à quelques mètres, le carré militaire où repose près de deux cents combattants des grandes guerres. Face à lui, le carré des enfants. Un peu plus loin, une tombe abandonnée portant un nom illustre ; à sa gauche, une stèle à un équipage disparu. Enfin, la sépulture des victimes du tremblement de terre de 1960. Tout autour, sur les flancs du thalweg, des cimetières musulmans tournés, eux aussi, vers ce soleil toujours présent en cet endroit.
Aussi, outre les visites de Marie Christine, Jean Marc verra peut être, d’où il est, celles des visiteurs et des délégations fréquentes en ces lieux pourtant si isolés. Il pourra aussi compter sur son copain, Georges Bigant, ancien d’AFN, membre du Souvenir Français, pour veiller à l’entretien de son petit carré !
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Un grand Merci à notre camarade Philippe GARCIA qui après ses actions humanitaires au CAMBODGE a fait preuve d'une grande humanité et un grand réconfort auprès de l'épouse de notre camarade NITARD (ancien AUTUN et 32). Sachons conserver cet esprit "issoirien" et faire preuve de solidarité à chaque appel.